samedi 16 avril 2011

Sur l'affiche de la Gay pride, des plumes qui font débat

Un coq au pelage blanc, avec autour du cou un boa rouge pétard (raccord avec la crête). La nouvelle affiche de la Gay Pride, qui se tiendra à Paris le 25 juin prochain, ne fait pas l'unanimité. Elle énerve même franchement une partie de la communauté gay, un petit nombre réclamant le retrait de l'affiche comme l'association Le Refuge, qui aide les jeunes victimes d'homophobie.

L'association regrette dans un communiqué «que les personnes homosexuelles soient stigmatisées et réduites à des volatiles affublés de boas». Plus de trente ans après la sortie du film La Cage aux folles, «les clichés sont toujours véhiculés et atteignent leur paroxysme cette année».

«Nos psychologues passent un temps infini à déconstruire ces clichés intériorisés par les jeunes qui refusent leur homosexualité et sont dans un déni d'eux-mêmes», insiste Le Refuge, qui estime «important» d'être «vigilant quant à l'utilisation de stéréotypes réducteurs et contre-productifs».

«Clin d'œil»

L'affiche, réalisée par des graphistes bénévoles, peut choquer pour deux raisons. Certains pestent sec contre le coq, d'autres s'énervent plus contre le boa. Un groupe Facebook a même été créé (ne rassemblant qu'une quinzaine de personnes), intitulé «L'affiche officielle de la Marche des fiertés parisienne 2011 est infecte». Où on lit: «Un coq... Un boa de plumes... Le symbole de la France, la bête qui chante encore les deux pieds dans la merde, arborant le symbole de quoi? De l'homosexualité? Tous les pédés portent des boas, chacun sait ça. Le coq c'est aussi un mâle, un vrai, celui qui choisit ses poules et extermine les coqs moins TTBC (Très Très Bien Crêtés) que lui.»

Cette polémique est «ridicule et infondée, il faut lire l'affiche au second degré», se défend Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT, qui regroupe une soixantaine d'associations et se charge chaque année de l'organisation de la marche des fiertés.

Inter-LGTB s'explique. Le coq d'abord, «c'est un symbole de la France qu'on a décidé de détourner. Le coq n'est pas la propriété de l'extrême droite.» Le boa, «c'est un clin d'œil, une forme de transgression, de travestissement. On ne peut pas résumer tout le monde en une affiche! Le but c'est d'alerter sur notre mot d'ordre: "pour l'égalité, 2011 je marche, 2012 je vote".»

http://www.liberation.fr/societe/01012332001-sur-l-affiche-de-la-gay-pride-des-plumes-qui-font-debat

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