jeudi 26 janvier 2012

The L Project: Quand des chanteuses lesbiennes s’unissent pour lutter contre le harcèlement homophobe

Lorsque des artistes s’unissent pour soutenir une cause, le résultat peut être mitigé mais l’objectif – faire parler de cette cause – est généralement atteint. La cause sur laquelle The L Project veut attirer l’attention, c’est la lutte contre le harcèlement homophobe, à l’origine d’une majorité des suicides de jeunes LGBT.

Dans la foulée (et avec le soutien) du projet It Gets Better, The L Project réunit notamment une quinzaine de chanteuses britanniques ouvertement lesbiennes. Elles ne sont pas forcément toutes très connues du grand public, sans doute encore moins en France, mais leur notoriété sur la scène lesbienne est indéniable.

Un week-end d’octobre dernier, Horse, Georgey Payne et Emma Kavanagh du groupe Greymatter, Sofia Antonia Milone (GeEkgiRL), Sandra MacBeth, Amber Taylor-Groves (HeadsHearts), Mel Sanson (Kenelis), Nina McCann, O’Hooley & Tidow, Lorna Thomas, Leanna Goring, Juey, Jess Gardham, Amy Sutton (Neon Choir), Nicky Mitchell, et Ella Chambers se sont retrouvées à Londres pour enregistrer la chanson It Does Get Better.

Les bénéfices du single, en vente le 11 février prochain, seront intégralement reversés aux associations Stonewall et Diversity Role Models, qui travaillent toutes deux à la prévention des brimades LGBTphobes (les frais d’enregistrement et autres sont pris en charge par des sponsors comme les Dean Street Studios, où a eu lieu l’enregistrement, ou la chaîne de sandwiches Pret a manger).

«Un soir, Georgey Payne est rentrée chez elle et a écrit une chanson pour aider son ami George à rester fort face au harcèlement homophobe dont il était victime à l’école, explique Sofia Antonia Milone (ci-contre), qui coordonne le projet avec Georgey. Elle s’est dit que George ne serait peut-être pas le seul à qui cela ferait du bien d’entendre la chanson, et elle a commencé à mettre le projet en place.»


Très vite, les artistes qu’elle a approchées ont donné leur accord, les rares refus étant essentiellement liés à des conflits d’emploi du temps. Mais les chanteuses n’ont pas signé dans le vide, comme le raconte l’Écossaise Horse McDonald: «J’ai d’abord voulu entendre la chanson. Dans mon travail et ma musique, je veux toujours maintenir une certaine qualité, une certaine intégrité, je veux être reconnue pour cela et pas en tant que «Horse, la chanteuse lesbienne». Et c’est une super chanson! Avec It Does Get Better, j’ai eu le sentiment de m’impliquer non seulement en raison de ce que j’ai vécu pour être reconnue au niveau national et international, en tant que lesbienne out, mais aussi pour la gamine en moi dont on s’est moqué, qui a été insultée, agressée…»

UNE DISTRIBUTION 100% FÉMININE INVOLONTAIRE MAIS BIENVENUE
Le hasard a voulu que seules des lesbiennes répondent à l’appel. «Comme nombre de chanteuses du L Project, Georgey et son groupe ont pas mal tourné dans les lieux homos ou gay-friendly et les festivals britanniques, souligne Sofia. Elle a rencontré pas mal d’artistes homos, surtout des femmes. Quand on se lance dans un projet comme celui-ci, avec seulement des bénévoles et sans financement, il faut avoir la confiance immédiate des personnes auxquelles on s’adresse. Nous demandions aux gens de donner de leur temps et de l’énergie, et c’est plus facile à faire quand on a une connexion directe avec eux. Et nous voulions aussi des artistes qui comprennent immédiatement pourquoi nous voulions produire cette chanson.» «Et d’une certaine façon, cela rééquilibre un peu les choses, puisque les femmes sont souvent laissées de côté, renchérit Horse. Les gens penseront peut-être que c’est fait exprès, mais au final je suis ravie que cette distribution 100% féminine se soit faite naturellement. C’est même assez cool!».

http://yagg.com

http://www.thel-project.com/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire