Lorsque des artistes s’unissent pour soutenir une cause, le résultat
peut être mitigé mais l’objectif – faire parler de cette cause – est
généralement atteint. La cause sur laquelle The L Project
veut attirer l’attention, c’est la lutte contre le harcèlement
homophobe, à l’origine d’une majorité des suicides de jeunes LGBT.
Dans la foulée (et avec le soutien) du projet It Gets Better,
The L Project réunit notamment une quinzaine de chanteuses britanniques
ouvertement lesbiennes. Elles ne sont pas forcément toutes très connues
du grand public, sans doute encore moins en France, mais leur notoriété
sur la scène lesbienne est indéniable.
Un week-end d’octobre dernier, Horse, Georgey Payne et Emma Kavanagh du groupe Greymatter, Sofia Antonia Milone (GeEkgiRL), Sandra MacBeth, Amber Taylor-Groves (HeadsHearts), Mel Sanson (Kenelis), Nina McCann, O’Hooley & Tidow, Lorna Thomas, Leanna Goring, Juey, Jess Gardham, Amy Sutton (Neon Choir), Nicky Mitchell, et Ella Chambers se sont retrouvées à Londres pour enregistrer la chanson It Does Get Better.
Les bénéfices du single, en vente le 11 février prochain, seront intégralement reversés aux associations Stonewall et Diversity Role Models,
qui travaillent toutes deux à la prévention des brimades LGBTphobes
(les frais d’enregistrement et autres sont pris en charge par des
sponsors comme les Dean Street Studios, où a eu lieu l’enregistrement, ou la chaîne de sandwiches Pret a manger).
«Un soir, Georgey Payne est rentrée chez elle et a écrit une chanson
pour aider son ami George à rester fort face au harcèlement homophobe
dont il était victime à l’école, explique Sofia Antonia Milone (ci-contre),
qui coordonne le projet avec Georgey. Elle s’est dit que George ne
serait peut-être pas le seul à qui cela ferait du bien d’entendre la
chanson, et elle a commencé à mettre le projet en place.»
Très vite, les artistes qu’elle a approchées ont donné leur accord,
les rares refus étant essentiellement liés à des conflits d’emploi du
temps. Mais les chanteuses n’ont pas signé dans le vide, comme le
raconte l’Écossaise Horse McDonald: «J’ai d’abord voulu entendre la
chanson. Dans mon travail et ma musique, je veux toujours maintenir une
certaine qualité, une certaine intégrité, je veux être reconnue pour
cela et pas en tant que «Horse, la chanteuse lesbienne». Et c’est une
super chanson! Avec It Does Get Better, j’ai eu le sentiment de
m’impliquer non seulement en raison de ce que j’ai vécu pour être
reconnue au niveau national et international, en tant que lesbienne out,
mais aussi pour la gamine en moi dont on s’est moqué, qui a été
insultée, agressée…»
UNE DISTRIBUTION 100% FÉMININE INVOLONTAIRE MAIS BIENVENUE
Le hasard a voulu que seules des lesbiennes répondent à l’appel. «Comme
nombre de chanteuses du L Project, Georgey et son groupe ont pas mal
tourné dans les lieux homos ou gay-friendly et les festivals
britanniques, souligne Sofia. Elle a rencontré pas mal d’artistes homos,
surtout des femmes. Quand on se lance dans un projet comme celui-ci,
avec seulement des bénévoles et sans financement, il faut avoir la
confiance immédiate des personnes auxquelles on s’adresse. Nous
demandions aux gens de donner de leur temps et de l’énergie, et c’est
plus facile à faire quand on a une connexion directe avec eux. Et nous
voulions aussi des artistes qui comprennent immédiatement pourquoi nous
voulions produire cette chanson.» «Et d’une certaine façon, cela
rééquilibre un peu les choses, puisque les femmes sont souvent laissées
de côté, renchérit Horse. Les gens penseront peut-être que c’est fait
exprès, mais au final je suis ravie que cette distribution 100% féminine
se soit faite naturellement. C’est même assez cool!».
http://yagg.com
http://www.thel-project.com/
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