vendredi 8 juillet 2011

Le ministre indien de la Santé s'est défendu mardi de tenir l'homosexualité pour une maladie

Le ministre indien de la Santé s'est défendu mardi de tenir l'homosexualité pour une maladie, affirmant que les propos choquants lui ayant été prêtés sur ce sujet étaient "totalement déformés".
"Comme ministre de la Santé, je sais qu'un homme ayant des relations sexuelles avec un homme, ce n'est pas une maladie", a déclaré Ghulam Nabi Azad, lors d'un point presse organisé après une vague de protestations soulevée par des propos tenus la veille mais "totalement déformés" selon lui.
Lorsqu'il parlait de "maladie", il se référait au virus du sida, et non à l'homosexualité, a précisé le ministre, dont la communauté homosexuelle réclamait des excuses immédiates.
M. Azad participait lundi à une conférence nationale sur le sida à New Delhi et à cette occasion, il avait déclaré que "les relations sexuelles entre homme étaient anormales et pas bonnes pour l'Inde", selon une traduction de ses propos, originellement tenus en hindi.
"C'est une maladie venue d'autres pays. Même si ce n'est pas naturel, cela existe dans notre pays et se diffuse désormais rapidement, ce qui la rend difficile à déceler", selon cette traduction.
Ces remarques ont déclenché les foudres des mouvements indiens de défense des droits des homosexuels qui, après une longue bataille, ont obtenu en 2009 la dépénalisation des relations homosexuelles, inscrite dans la loi sous la période coloniale 150 ans plus tôt. Jusque là, l'homosexualité était passible d'amende et de prison.
Invité à revenir en détail sur ses propres déclarations, M. Azad a refusé pour "ne pas entrer dans la polémique" et il a assuré n'avoir eu nulle "intention de blesser la sensibilité de quiconque dans la société".
Il a souligné que les nombreux cas de Sida parmi les homosexuels hommes était une source de préoccupation. "C'est inquiétant pour le ministre de la Santé que je suis. Je nourris une inquiétude envers leur sort, et non contre eux", a-t-il ajouté.
Même si les relations homosexuelles ont été légalisées en 2009, le sujet reste tabou pour la plupart des Indiens. Aucune personnalité du monde sportif, politique ou du spectacle ne s'est ouvertement déclarée gay ou lesbienne.

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