Comme un véritable mode d'ordre, l'enseigne du QG (entendez « Queen gay ») résume dès l'entrée l'atmosphère qu'Olivier Malengrez et André Carcy veulent donner à leur établissement : « plus qu'un bar, un état d'esprit ».
Pour les cogérants d'origine dunkerquoise, il ne s'agit pas là d'une simple formule, mais d'un acte militant. « Notre bar est ce que nous appelons un bar gay et lesbien friendly, par opposition au gay-dollar ». Et quelle est la distinction ? « Nous accueillons une clientèle gay, lesbienne, mais aussi hétérosexuelle, dans une ambiance de détente amicale. Nous souhaitons simplement nous amuser, discuter librement, s'écouter mutuellement, faire des rencontres. D'autres bars ont une démarche beaucoup plus commerciale, en s'appuyant sur le concept de bar gay », mais pour attirer artificiellement une clientèle très ciblée.
« Cela peut paraître surprenant » poursuit André Carcy, « mais la discrimination au sein même de la communauté gay est très vive. Il y a les bars pour jeunes bodybuildés et avec un solide pouvoir d'achat, qui n'acceptent pas des gays ne répondant pas à ces normes. Notre bar s'adresse précisément aux 30, 40 et 50 ans, sans pour autant exclure des jeunes en recherche d'identité. C'est une manière d'accepter l'autre, en l'accueillant comme il est ».
Travailleur social et formateur de professions, Olivier Malengrez et André Garcy prolongent ainsi dans leur bar l'activité qu'ils mènent au sein de l'association AGIR (Association gay d'initiative régionale), et dont la vocation est de faire vivre leur communauté et de l'ancrer dans la société. « Il est plus facile aujourd'hui d'affirmer son homosexualité », expliquent Olivier et André, « mais il y a encore des conquêtes à faire pour nous imposer, sans que pèse le regard de l'autre ». Depuis leur QG, André Carcy et Olivier Malengrez sont désormais prêts pour mener amicalement cette bataille. •
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