lundi 27 juin 2011

Stand up pour Sande Zeig

Sande Zeig commence sa carrière en tant qu’actrice dans le théâtre, puis elle se prend au jeu de l’écriture. Elle participe à une adaptation, Behind The Heart, sur la vie de Djuna Barne, puis avec Monique Wittig, elle écrit et co-réalise Le Voyage sans fin, montée par la Compagnie Renaud-Barrault.

Sa collaboration avec Monique Wittig se poursuit. : écriture d’un livre à quatre mains Le Brouillon d’un dictionnaire des Amantes, et au cinéma, la mise en image du présent film, The Girl , premier écrit en anglais de Monique Wittig. Sande Zeig écrit également un one man show, Impersonators.

Son travail remarqué l’amène à voyager, et elle est reçue en résidence au Goddard College, à l’Université du Wisconsin et au MacDowell Colony Fellow.

Un premier court-métrage Central Park est présenté à plus de trente festivals, dont Sundance, Berlin, Toronto, Locarno, Rio de Janero ou encore Taïpei. Cette reconnaissance l’encourage. Elle se lance alors dans la réalisation d’un long-métrage, The Girl.

Parallèlement à sa carrière artistique, Zeig est une productrice engagée, en autre, présidente de Artistic License Films, distributeur de films indépendants à New York.

THE GIRL :
Peintre, belle, elle fréquente les night-clubs. Une chanteuse sur scène. L’histoire commence.
La femme peintre raconte alors l’histoire de cette passion obsédante. Elle appelle la chanteuse The Girl. Elle lui propose de coucher avec elle. The Girl l’emmène à l’hôtel où elle vit, et lui dit " c’est juste pour une nuit ". Mais les deux femmes continuent à se voir. Chacune, cependant, entretient d’autres relations: The Girl rencontrent des hommes, et la femme peintre ne renonce pas à son ancien amour, Bu Savé.
Un homme étrange fait son apparition dans le club où chante The Girl. Il semble la connaître.
La femme peintre remarque l’homme. Elle l’épie, d’abord de loin, puis elle le suit. La femme peintre et The Girl s’engagent dans une relation de plus en plus complexe. La femme peintre se rend alors compte que l’homme est une menace pour The Girl.
Soudainement, The Girl disparaît.
La femme peintre part à sa recherche, mais en vain. Elle apprend alors que The Girl et l’homme ont quitté Paris ensemble. The Girl revient, plus éblouissante que jamais. L’homme est là lui aussi, et sa présence devient plus forte et menaçante.
La femme peintre retourne à l’hôtel où vit The Girl comme elle l’a fait si souvent.
Elle trouve l’homme et The Girl ensemble. Désemparée, elle s’enfuit. Elle erre dans les rues. Elle peint. Mais une idée la taraude, elle doit retourner à l’hôtel une dernière fois.

NOTES DE LA PROD :
Le thème central du film est la liberté, et comment l’amour peut égaler la liberté. Il y a trois relations principales. La première entre la narratrice et The Girl. The Girl entre volontairement dans cette histoire, ce qu’elle ne fait pas habituellement. De la poésie entre alors dans sa vie et elle ne peut rester indifférente.

La deuxième histoire concerne la narratrice et Bu Save. Bu Save est le seul personnage a avoir un nom, parce que l’amour égale la liberté, et la liberté égale Bu Save. Depuis le début, il y a un compromis entre elles. " Ce n’est pas la première fois " et " ce ne sera pas la dernière fois ". Elles repoussent ainsi les limites de l’intimité.

La troisième relation est entre The Girl et l’homme. Une relation faite de possession, de jalousie et de violence. Mais The Girl refuse la menace.

D’autres thèmes sont abordés dans The Girl, notamment être étranger dans un monde étrange. Ici, la narratrice entre dans le l’univers de The Girl qui lui est totalement étrange. Le film est construit au travers du regard de la narratrice, en conséquence elle est la norme, et The Girl est un lieu énigmatique où elle s’est introduite. L’autre aspect intéressant est la façon dont The Girl traite la narratrice. Elle veut être avec elle une nuit seulement, puis une autre encore. La narratrice prend ces caprices avec ironie car elle sait que The Girl reviendra. Leurs deux bulles sont faites pour s’attirer.

Le film suit les règles du film noir à plus d’un titre. Le personnage principal entre dans un monde qui lui est inconnu, tombe amoureuse et relate l’histoire à travers une voix off. Des angles extrêmes, haut et bas, et expressionnistes sont utilisés. D’autres éléments incluent ombres, silhouettes, miroirs et reflets. Un sentiment de malaise est également créé par des plans déséquilibrés.

Le combat intérieur de la narratrice en tant que peintre est permanent. Sa romance avec The Girl l’inspire, mais pour autant son travail n’avance pas. Dilemme entre inspiration et distraction.

Le film a lieu à Paris, mais reste atemporel. Paris est un personnage à part entière. Mais ce n’est pas le Paris des touristes, pas de monuments ostentatoires, simplement des rues, des ponts, la Seine qui marque le lien entre des vies différentes, des vies d’avant, des vies nouvelles.

Dans l’histoire de Monique Wittig, dont The Girl est tirée, le suspens naît à travers les mots. Il a fallu retranscrire ce suspens avec les images. J’ai choisi le silence. Le physique de l’homme suffit à traduire la menace. Il n’a pas besoin de parler pour que l’on se sente mal à l’aise. Tous les personnages sont peu bavards. Les relations s’établissent par juxtaposition et dans les mouvements.

L’histoire de Monique Wittig était au départ très visuel. Les relations sont très distinctes, et les personnages sont à la fois passionnés et distants. Pour exprimer l’humour et la poésie du texte, j’ai choisi un style épuré.

Le film s’inspire du " Samouraï " de Jean-pierre Melville et d’Alan Pakula avec " Klute ".

http://www.commeaucinema.com/film/the-girl,27580

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